Un certificat de Monsieur Olivier Estoppey authentifie l'œuvre et sera remis à l'acquéreur.

 

La colonie est exposée au centre administratif bancaire de Prilly depuis janvier 1994. Voir:

href="http://www.olivier-estoppey.ch/exposition/ensemble-de-sculptures-prilly">http://www.olivier-estoppey.ch/exposition/ensemble-de-sculptures-prilly

 

La sculpture d’Olivier Estoppey est franche, peut-être à cause du béton dans laquelle elle est coulée et qui lui confère sa matérialité puissante, presque abrupte, ou au travers des émotions qu’elle transmet sans concession au spectateur qui lui fait face. Une chose est sûre : l’expressivité qui s’en dégage ne laisse pas indifférent. Et peu importe l’interprétation, pourvu qu’elle soit libre. C’est cette liberté qui caractérise sûrement le mieux le travail de l’artiste. Doté d’une imagination sans bornes, Estoppey aime se heurter à différents médiums, à divers lieux dans lesquels il peut penser ses sculptures avec le souci, toujours, de les voir interagir, d’abord avec elles-mêmes, mais surtout avec l’univers – souvent extérieur – dans lequel elles sont insérées et communiquent. Une longue discussion, certes muette, mais des plus parlantes débute alors entre l’objet et le lieu. Ne croyez cependant pas qu’Olivier Estoppey se cantonne à la sculpture ! Bien que prolifique dans ce domaine, il s’attelle également à d’autres techniques comme la gravure ou le dessin. Ainsi, voient le jour dans son atelier aiglon de nombreux croquis, ébauches et autre dessins dont la finesse et la précision de trait contrastent avec son œuvre sculptée, souvent monumentale comme en témoignent ses multiples interventions que ce soit lors de la Triennale Bex & Arts en 2002 où l’artiste présente Dies Irae, c’est-à-dire soixante-dix oies en béton ou encore son fameux cycle des loups imaginé et exposé en 2008 à Champex-Lac, Bex & Arts puis dans les jardins du Palais-Royal à Paris et ayant servi de décor au film de Pascal Thomas. Monumentalité sculpturale et minutie du dessin: des formes d’art antagoniques ? Non, sûrement pas. Plutôt l’idée de systèmes complémentaires. En effet, lorsqu’on demande à l’artiste de faire lumière, ou plutôt de mettre des mots sur le processus créatif qui l’anime, Estoppey parle de stades, au pluriel donc, qui doivent être appréhendés comme un cheminement progressif en vue d’une composition finale. D’abord, le dessin entre en scène avec, comme il l’exprime en ses termes propres dans un film produit par Bruno Joly en 2004, une « espèce de tournus de tous les thèmes » qui l’intéressent et sont récurrents. Puis, dans un second temps, « cela se précise » en utilisant la géographie de l’endroit, une idée, un thème, intervient. « C’est ce thème qui m’amène aux formes et aux dimensions. (…) Et ensuite c’est la matérialisation du projet. »  

En 1994, Estoppey reçoit une commande du centre administratif bancaire de Prilly (BCV). Le contrat : une installation de cent quatre-vingt-neuf personnages sculptés en béton rainuré. Nommée Le Souffleur, son œuvre publique à caractère monumental attire l’œil. Sa position premièrement, en demi-cercle, évoquerait presque à celui qui se laisserait trop aller aux divagations historiques une arène romaine, comme on aime à les imaginer dans l’Antiquité. Le bâtiment auquel elle fait face, le centre administratif bancaire de Prilly, est lui-même incurvé. Un hasard ? Non, quelle idée ! Ce choix résulte tout droit des méninges d’Estoppey qui, rappelons-le, conçoit et organise ses œuvres toujours dans un échange constant et mutuel avec leur environnement, en adéquation avec celui-ci, de sorte qu’elles en épousent les particularités et s’y fondent presque naturellement. Les figures peuplant cet amphithéâtre fictif se dressent avec splendeur, fières, droites et alignées comme des gladiateurs prêts à l’affrontement. La figure humaine que l’artiste représente ne manque pas d’interpeller. L’aspérité du matériau donne à la sculpture un panache particulier, l’artiste joue avec les contraires, les vides, les pleins, l’ombre, la lumière, texture et légèreté. De ces entités bétonnées sur qui le temps semble ne pas avoir d’emprise, une émotion exhale doucement, une force tranquille, à l’image de l’artiste. C’est l’une de ces sculptures, plus précisément l’une des épreuves d’artiste dont il ne fit que quatre tirages que nous vous proposons pour la première fois sur le marché de l’art. D’une puissance rare, elle saisit à la fois par sa matérialité que par les significations multiples qu’elle pourra prendre au gré des esprits et des yeux qui se poseront sur elle. Qu’ajouter de plus, si ce n’est que la force d’Olivier Estoppey réside dans l’aplomb avec lequel ses sculptures vous alpaguent pour ne plus vous lâcher, vous laissant alors dans un calme méditatif, souvent désarmant. Plus un mot donc, ne reste plus qu’à se l'approprier.